Je lisais récemment sur internet l’article de quelqu’un qui pensait que les Dieux celtes se divisaient en 3 catégories :
- les ancêtres
- les Dieux du sol
- les Dieux de la tribu.
J’étais un peu surprise de cette façon de penser. Tout d’abord parce que les Ancêtres ne sont pas des Dieux. Sinon, nous deviendrions tous des Dieux à notre mort. Ceci ne veut pas dire que les Ancêtres n’ont pas de valeur, bien au contraire. Mais il faut les laisser à leur juste place. Nous les révérons, particulièrement à Samhain où le voile entre les mondes devient ténu pendant une courte période.
Séparer les Dieux du sol et les Dieux de la tribu ne me semble pas très judicieux non plus. Certes, nous avons des Déesses et des Dieux en lien avec l’agriculture au sens large et d’autres plus spécifiques à certaines tribus ou à certains peuples. Pour prendre un exemple, Aventia, la déesse d’Avanches, est une déesse des eaux locales. Mais nous avons d’autres déesses qui ont des mêmes caractéristiques qu’elle. Elles sont certes connues sous un autre nom mais restent Celtes. Par exemple Divona ou Sequana.
On met parfois le vocable « d’Irlandais », de « Gallois » sur certains Déesses et Dieux. Certes, leurs traces ont été retrouvées dans un endroit plutôt qu’un autre et la consonance de la langue parle en faveur d’une origine plutôt que d’une autre. Mais ceci ne signifie pas qu’ils n’ont été honorés que dans cette région du pays Celte.
Vous me direz peut-être que Arduina est certainement une déesse provenant des Ardennes. Mais le lieu a-t-il donnée son nom à la Déesse ou la Déesse au lieu, pour une raison particulière perdue actuellement ? Personne ne pourra probablement répondre avec certitude à cette question. En Suisse, nous avons des traces de Lug. Ce Dieu n’est pas connu pour être un Dieu spécifiquement Helvète, ni même Gaulois. Il était cependant aussi révéré ici.
La mythologie celte nous parle plutôt de « couples » que de division entre fonction. Il ne faut cependant pas les prendre dans un sens humain car nous perdrions vite la tête. On a parfois l’impression qu’une telle est tout d’abord « femme », puis « fille », puis « soeur » d’un Dieu spécifique.
Lorsque nous faisons une initiation, il est d’habitude, en tous cas dans notre groupe, d’adopter un nouveau nom. Ce nouveau nom, parfois public, parfois non, est comme une « porte ouverte » sur autre chose. La personne a changé tout en restant la même.
Je me demande parfois si ce n’est pas semblable dans le monde des Déesses et des Dieux. Plusieurs noms et plusieurs fonctions pour un «archétype» proche ou semblable. Je me rends bien compte que je fais là une réduction. La réalité des Déesses et des Dieux est bien au delà de ce que nous pensons ou estimons, ou au delà des archétypes. En tant qu’humain, nous n’avons accès qu’à une toute petite partie de leur monde.
Nous ne pouvons et ne devons pas mettre les Déesses et les Dieux « en boite ». Ils ont certes des qualités parfois différentes, qui se chevauchent. Nous avons accès à leur monde de façon limitée, mais nous devons faire attention de ne pas les limiter.
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